"L'ORDRE DES CHOSES", ATELIER POUR D'ECRIRE, AVEC AUTOUR DU LIVRE, A LA PASSERELLE-MEDIATHEQUE DE LABEGE, LE 29 JANVIER 2024.

Fruit de nébuleuses alchimies, effet d’une fatalité sans fard ou rançon d’une mécanique trop bien huilée, l’ordre des choses mérite que l’on ose, sur lui, cérémonieusement, se pencher...

"L'ORDRE DES CHOSES", ATELIER POUR D'ECRIRE, AVEC AUTOUR DU LIVRE, A LA PASSERELLE-MEDIATHEQUE DE LABEGE, LE 29 JANVIER 2024.

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Je plonge dans l’océan survolé par des nuées de mouettes ; sans doute, y a-t-il beaucoup de poissons dessous.

Elles piaillent, elles se croisent dans la nuit sans étoile.

Le tableau se découpe dans la fenêtre de la chambre où je suis confinée.

Elles me donnent la liberté de l’esprit, j’oublie mon corps et je m’envole avec elles.

Je m’envole vers l’esprit libre, loin de mes soucis terre à terre, qui m’empêchent de rêver, de me projeter, qui m’alourdissent et m’enchaînent, et me rétrécissent la tête.

Comment devenir une mouette ?

Evelyne

View - Alice Brasser - 2020

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Elle a faim, Il est pressé, Elle a le temps, Elle veut pas petit-déjeuner, Il ronchonne, partagent leurs matins.

Mademoiselle elle a le temps écoute France Inter, joue au scrabble sur son téléphone, se nourrit distraitement, son réveil serein est une provocation !

Pour Madame elle a faim rien d’autre ne compte que satisfaire son appétit matinal. Ni celui qui ronchonne avec démesure et prévoit une journée catastrophique, ni celui qui renverse son café, fait brûler ses tartines, ni la peste qui stationne dans la salle de bain et partira le ventre vide, ne la détournent de son petit-déjeuner. Égoïstement elle mange, se délecte de ses œufs brouillés préparés "rien que pour elle" et de ses tartines amoureusement confectionnées.

Monsieur il est pressé picore dans les assiettes, se lave les dents en courant et après le café, renverse du dentifrice sur son pull et dit qu’il a mal dormi.

Jeune ronchon émerge le dernier, tempête après sa sœur qui occupe la salle de bain et annonce donc qu’il ne se lavera pas, ne déjeunera pas, ratera son contrôle de maths et n’ira pas ce soir à l’entraînement de foot car il n’a pas trouvé ses affaires. Il n’oubliera pas de se remplir les poches de biscuits et claque la porte sur cette belle journée annoncée !

Monsieur il est pressé quitte la maison tout aussi positif sur les heures à venir.

Pour Madame elle n’a plus faim, tout aujourd’hui ira bien.

Quant à Mademoiselle elle a le temps, parfumée et informée elle sera sûrement en retard...

Pour Mademoiselle je veux pas petit-déjeuner, élégante et maquillée elle sourit à la vie.

Marie Paule

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C’est comme ça. Ranger ma bibliothèque me devient insupportable. Au point où l’envie de la brûler me monte régulièrement à l’esprit.

D’abord la collection du Club des cinq (il ne m’en manque pas un) que j’ai gardée depuis ma tendre enfance. Mais impossible de m’en débarrasser. Mes petits-enfants se précipitent pour les lire dès qu’ils arrivent à la maison. Puis l’œuvre complète d’Alexandre Dumas (52 volumes). Impossible de m’en débarrasser également : mes petits-enfants s’y plongeront dès qu’ils en auront l’âge. Passons sur les œuvres de Jules Verne, Walter Scott, Charles Dickens, Jack London et consorts. Certes ils sont un peu dépassés, mais les éditions que j’ai en ma possession sont bien meilleures que les actuelles. Se trouvent ainsi dans ma bibliothèque une grande partie des œuvres que j’ai lues au fil du temps, marquant de pierres blanches l’enchaînement de ma passion livresque. Littérature du XIXe siècle, littérature russe, italienne, états-unienne… Puis livres d’histoire, de sociologie, d’ethnologie…

J’ai une particularité qui atterre mes proches : impossible d’emprunter les ouvrages que je lis, je dois les acheter. J’en suis actuellement à 25 632 titres. M’en séparer m’est impossible. Le dégerbage des médiathèques (mettre des livres en réserve pour les abandonner ensuite) n’est pas pour moi. Donc il faut bien que je range mes bibliothèques (car, en fait, j’en ai 6 : une dans chacune de mes maisons et celles que j’ai imposées chez chacun de mes trois enfants). Mais je n’y arrive plus, je suis en panne. J’en ai ma claque. C’est comme ça.

Ces derniers temps mes proches m’ont « lâché la grappe » (comme ils disent) sur ce sujet si sensible de possession livresque qui m’habite et qui nous tient à distance les uns des autres depuis tant d’années. Je ne reçois quasiment plus de reproches. Faut dire que ce qui m’arrive ces derniers temps, qui est bien triste quand même, les arrange certainement bien : je suis en train de perdre la vue, et mes livres pourront être brûlés sans que je m’en aperçoive.

Renaud